Description du sejour :
REGARD sur notre escapade au Cap-Vert
Des 9 îles habitées du Cap Vert, nous avons choisi, en mars 2011, d'en découvrir deux,
Sao Vicente pour le carnaval de sa ville « Mindélo » et l'île de San Antao pour ses sentiers de randonnée.
Elles sont totalement différentes par leur géographie et leur ambiance quoique seulement à 1 heure de bâteau l'une de l'autre.
Mindelo se veut branchée, culturellement animée et festive. La vie nocturne y commence à 1 heure du matin, au son de la musique capverdienne qui ne se résume pas au chant triste de ses complaintes. Avant d'aller danser dans les nombreux bars musicaux, on aura tourné autour de la Place Amilcar Cabral, le libérateur du pays, en une sorte de «passagiatta » déambulatoire. C'est l'occasion d'observer l'étonnante diversité des visages et des couleurs de peaux d'une population métissée à 70%.
Pommettes hautes, yeux en amande, verts ou bleus, cheveux blonds, bouches minces se mélangent aux traits africains.
Dans une des larges avenues de la petite cité ou dans une de ses ruelles pavées, on goûtera au grog local et aux punchs.
Mindélo regorge de petits endroits originaux où il est rigolo de boire un verre. Ce sera peut-être 'Pica Pau' où le patron a scotché sur ses murs tous les courriers et cartes postales de ses clients ou la 'bodigetta' où les consommateurs sont autorisés à écrire sur les murs ou alors le bar minuscule d’une ex-star du football portugais.
Il y aura toujours un capverdien ou un expatrié qui vous parlera du Cap Vert qu’il adore.
Pour nous, ce fut Jean, personnage attachant qui tisse des liens entre les gens de passage et ceux de l'île. On fait ainsi de très belles rencontres d'artiste, de poète, de maître d'école, de notable, d'émigré de retour au pays, lesquels parlent tous français.
Le carnaval s'étale sur plusieurs jours et malgré le rhum qui coule à flots et la foule, il reste toujours bon enfant. En dépit de la pauvreté des gens, les costumes sont riches d'ingéniosité, de couleurs et de formes.
Des prix remis aux meilleurs tambours, à la plus belle reine, aux meilleurs danseurs, aux plus beaux costumes stimulent la motivation. La foule participe et nous entraîne dans une joyeuse ambiance populaire.
Dès la fin du carnaval, les touristes, peu nombreux, se retrouvent sur le ferry qui relie les deux îles. Il s'agit surtout de groupes constitués autour de tours opérateurs spécialisés dans le trekking. Pour les individuels comme nous, la recherche d'un hébergement est difficile car les groupes bookent tout. Mais les routards arrivent toujours à trouver une chambre chez l’habitant.
Ensuite, il n’est pas très difficile de les éviter pour peu qu'on soit matinal, qu'on sache lire une carte pour prendre la rando à l'envers de tout le monde ou même d'aller explorer les pistes que les groupes n'explorent pas, faute d’infrastructure adéquat.
En ce qui concerne San Antao, c’est l'ouest de l'ile que ces derniers délaissent et cela tombe bien car c’est la partie de l’île la plus imposante.
La chaîne montagneuse s'élève jusqu'à 1979m et sépare San Antao en deux versants, régulièrement arrosés par les eaux de pluie.
Habitués des paysages montagnards, nous sommes restés scotchés devant le relief volcanique de cette petite île de 43 km sur 27 !
Pics hérissés, gorges profondes, larges vallées, falaises vertigineuses, lits de rivière immense sculptés dans des canyons imposants, le paysage bouleverse par ses formes et ses dimensions. Mais rien n'est oppressant ou encaissé. Plutôt un sentiment de sublime devant la force des éléments. Certaines vallées sont d’une exubérante luxuriance où foisonnent les cultures.
Mais même dans les zones reculées, la montagne est habitée, méticuleusement entretenue avec des canaux, des murets, des planches de culture en terrasse qui habillent géométriquement les moindres parcelles alluvionnaires qu'elles soient dans le lit des rivières asséchées ou dans une pente à 60%.
Vous croisez sur les sentiers pavés, je dis bien pavés, au coeur de la montagne, les acteurs de cette vie paysanne : les ânes et mulets, les hommes avec quelques minces outils, les femmes portant leurs charge sur la tête, les colporteurs sénégalais allant de ferme en ferme. Ces dernières encore constituées de matériau local abritent chacune sa trapiche (fabrique à l'ancienne du rhum local) d'où s’exhale une douce odeur d'alcool fumé. C'est sans chichi qu'on vous y fait goûter et sans culpabilité que vous en ajoutez dans l'eau de votre gourde.
Si la montagne est vivante, on est loin de la surpopulation de Madagascar ou des îles indonésiennes. Vous êtes toujours dans une ambiance très paisible avec un grand sentiment de sécurité, ce qui est loin d’être négligeable quand on voyage.
Dois-je préciser que l’on s’est fait un régime de poissons et de langoustes sans toutefois maigrir car parallèlement, il nous a été impossible de résister au rhum et aux punchs quotidiens.
Un seul bémol, c’est le prix élevé de l’hébergement par rapport à d’autres pays en voie de développement. A titre de comparaison, pour une chambre avec salle de bain, petit déjeuner et jolie vue, vous paierez 12 euros en Indonésie, 20€ à Madagascar et 35€ au Cap Vert.
Nous avons pu nous dormir chez l’habitant pour 2O euros et vous pouvez trouver une pension complète pour 60 euros par couple, chez l’habitant. Le prix du voyage, hors les transports intérieurs, est de 7OO euros par personne en vol régulier (2O11). 5 heures de vol Nice-Lisbonne-Praia (la capitale du Cap) et 1 h de vol pour rejoindre San Antao.
Pour découvrir San Antao, comptez une dizaine de jours. Marcheurs aguerris , à vos calendriers pour user vos souliers avec ravissement sur les pavés du Cap Vert.
A ne pas rater sur place :
- SAN-ANTAO
- Ponta do sol
- Alto-Fortim
Avis global sur le séjour :
Avis global : 









St. Vicente pour son Carnaval.
Mais San-Antao pour cette ile fabuleuse pour la randonnée.
Un dés dernier coin de paradis.